Anita Conti

Anita Conti (1899-1997)

ANITA CONTI, LA DAME DE LA MER

Anita CONTI née CARACOTCHIAN est née le 17 mai 1899 à Ermont dans le Val d’Oise et décédée le 25 décembre 1997 à Douarnenez dans le Finistère. Elle est la première femme océanographe française et l’une des plus grandes photographes du XX siècle.

Après avoir été remarquée pour ses créations de relieur d’art dans les années 1920 et 1930, elle s’est affirmée dans le monde maritime par ses initiatives pendant plus de soixante années. Entre les deux guerres mondiales, elle commença à dresser les premières cartes de pêche, alors qu’on ne disposait que de cartes de navigation. Son activité scientifique contribua à rationaliser les pratiques de pêche hauturière.

Femme d’aventure, atypique, indépendante, elle embarque en 1939 sur le Vikings pour une campagne morutière de cinq mois dans les eaux du Spitzberg et de l’île aux Ours. En 1952, elle repart pour six mois sur les bancs de Terre-Neuve et du Groenland à bord du chalutier-saleur Bois-Rosé de Fécamp. Elle revient de ces campagnes avec des carnets de bord et plus de 5 000 photos.

Son objectif sera alors de dresser, pour les professionnels de la mer, des cartes des zones de pêche, œuvre jamais réalisée à l’époque. Anita Conti observe alors un certain nombre de paramètres comme la température de l’eau, la salinité et leur influence sur les populations de poissons. Dès les années 1940, elle s’inquiéta des effets de la pêche industrielle sur les ressources présentes dans les océans. Lors de ses missions, elle prend conscience que les ressources sous-marines sont fragiles et épuisables. De conférence en colloque, elle restera un témoin privilégié du monde marin. Elle fut la première en France à partager la vie des terre-neuvas. Anita CONTI est considérée aujourd’hui comme une pionnière de l’écologie. Anita Conti a laissé de nombreuses archives sur ses voyages et observations en milieu maritime. Son œuvre photographique regroupe près de 70 000 images. Pour elle, la photographie est un moyen de traduire toute la magie, la poésie et la liberté qu’elle ressent lorsqu’elle est sur l’océan.

Son fils adoptif Laurent Girault-Conti a légué un fonds photographique de 45 000 clichés en noir et blanc aux ports de Fécamp, Douarnenez puis à la ville de Lorient en 2004. L’association « Cap sur Anita Conti » se charge de numériser ces clichés et d’organiser des expositions.

Les œuvres d’Anita CONTI

  • Racleurs d’océans, Paris, 1953 (éd. André Bonne), 1993 ; éd. Payot & Rivages, 1998
  • Géants des mers chaudes, Paris, 1957 (éd.André Bonne) ; éd. Payot & Rivages, 1997
  • L’Océan, les Bêtes et l’Homme ou l’ivresse du risque, 1971 (éd. André Bonne) ; éd. Payot & Rivages, Paris, 1999
  • La route est si longue avant la nuit (anthologie inédite de l’œuvre poétique d’Anita Conti), Fécamp, Collège Jules Ferry, 1996
  • Les Terre-neuvas, éd. du Chêne, Paris, 2004
  • Le Carnet viking - 70 jours en mers de Barents (juin-septembre 1939), préface de Catherine Poulain, introduction de Laurent Girault-Conti, éd. Payot, Paris, 2018

Filmographie

  • Racleurs d’océans, d’Anita Conti (Cinémathèque de Bretagne, 1953, 20 min)
  • Anita Conti, la dame de la mer, de Jean-Paul Lussault (France 3 Normandie, 1992, 33 min)
  • Anita Conti, femme océan, de Babeth Si Ramdam (Cap sur Anita Conti, 1995, 26 min)
  • Anita Conti et les Racleurs d’océans, de Gérard Vincent (Ifremer, 1995, 11 min)
  • Anita Conti, une vie embarquée, de Marc Gourden (France 3 Normandie, 2010, 52 min)

Les films tournés par Anita Conti, notamment Racleurs d’Océans, sont déposés et consultables à la Cinémathèque de Bretagne à Brest.

Vidéos et Posdcast

https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/anita-conti-la-dame-de-la-mer-1899-1997 https://www.youtube.com/watch?v=566knjse-OE https://vimeo.com/336312515